Nous sommes déjà dans la deuxième semaine du Festival d’Anjou. Celle d’un moment que j’apprécie : celui du Concours des Compagnies ! 5 soirées, 5 pièces, 5 metteurs en scène, 5 troupes différentes ! De quoi montrer aux hôtes du Clos des 3 Rois, que oui, il s’en passe des choses en Anjou !
Le Concours des Compagnies
En 2005, Nicolas Briançon, le directeur artistique du Festival d’Anjou a lancé le Concours des Compagnies. Homme de théâtre et d’engagement, il sait combien il est difficile pour une troupe de se financer. Ce concours a pour but d’aider des compagnies à poursuivre leurs projets théâtraux. Actuellement, cinq troupes sont en lice. A la fin de la semaine, trois prix seront décernés : le prix J.C. Brialy, qui fit beaucoup pour le Festival, le prix du jury jeune, que Nicolas Briançon préfère appeler étudiant par égard pour le jury professionnel et le prix d’interprétation décerné par le jury professionnel. Le jury professionnel est présidé cette année par Pierre Lescure, président du Festival de Cannes. C’est vous dire la qualité de la sélection drastique opérée par Nicolas Briançon et son équipe. J’apprécie le concours des compagnies pour son éclectisme tant au niveau des sujets, des mises en scène que des époques.
Les pièces de théâtre jouées depuis le lancement du concours des Compagnies ?
J’ai assisté aux représentations suivantes :
Lundi, Le potentiel érotique de ma femme, d’après David Foenkinos, joué par la Compagnie C’est-pas-du-jeu
Mardi, Le cercle de Whitechapel de Julien Lefebvre, joué par la Compagnie Le Renard Argenté
Alors non, le thème de la première n’a rien à voir avec la pornographie, ni même l’érotisme. Nous sommes plutôt dans l’univers des collections d’objets. Le héros de la pièce n’est pas du tout un séducteur. Il est plutôt séduit par toutes sortes d’objets qu’il passe sa vie à collectionner jusqu’à ce qu’il rencontre Brigitte qui deviendra son épouse. Et là je ne vous en dis pas plus sinon vous n’aurez plus envie d’aller voir la pièce. J’ai trouvé l’univers de la pièce totalement décalé dans une atmosphère loufoque. Parfois difficile de suivre Hector dans ses accès de collectionnite aigüe et dans sa passion soudaine.
J’ai été séduite par l’intrigue policière développée dans Le cercle de Whitechapel autour du tueur en série Jack l’Eventreur. Ce n’est pas seulement une enquête. C’est aussi le portrait d’une femme qui tente d’échapper aux diktats de son époque en voulant pratiquer son métier de médecin, libérée des entraves liées à son sexe, l’histoire d’un homme prêt à tout pour réussir, l’atmosphère du Londres de 1888. Tout cela mené tambour battant par une troupe qui sait nous tenir en haleine jusqu’à la dernière seconde.
Les spectateurs du Grand Théâtre ne s’y sont pas trompés et ont apprécié comme moi la représentation. De nombreux rappels ont ramené la troupe sur scène. C’est à ce jour la meilleure soirée que j’ai passé. Peut-être pas la dernière, car il reste encore trois compagnies à découvrir !
Les conseils de Liliane
Un peu tard pour le Pass Concours mais peut-être encore temps de prendre des places pour les 3 spectacles restants jusqu’au vendredi 29 juin. La dernière idole jouée jeudi 21 juin n’a pas fait le plein, probablement la concurrence de la Fête de la Musique ? La remise des prix aura lieu samedi 30 juin.